Kenji Yaichino

« On apprend peu par la victoire, mais beaucoup par la défaite. »

Le clan Yaichino est une très vieille famille ayant établi son domicile au sein de la forêt de Macalania, dans une clairière retranchée, non loin du lac. Ils construisirent une pagode à l’abri des regards, cachée par les arbres. Ce bâtiment a traversé les âges, permettant à cette famille d’en faire de même ; cette dernière est mue par la volonté de mettre un terme au carnage éternel de Sin. La famille Yaichino est surtout réputée pour s’être battue auprès des Bannisseurs depuis leur création par Sire Mi’hen, et ce jusqu’à la fin de Sin. Le dernier héritier à avoir participé à l’ultime combat n’est nul autre que Kenji. Né il y a de cela 25 ans, le jeune Kenji a évolué dans une éducation stricte donnée par un père dur et exigeant avec son fils : il voulait que ce dernier reprenne le flambeau lorsque lui-même aura donné sa vie pour la Félicité, période ou la menace de Sin ne pèse plus sur Spira jusqu’à sa réincarnation. Kenji a donc été baigné dans des valeurs telles que l’honneur, l’abnégation et la maîtrise de l’escrime au katana ; valeurs inculquées à chaque nouvel héritier depuis la genèse de la famille, très traditionnaliste et pourtant contre les préceptes de l’Eglise de Yevon, d’où son soutien à la cause des Bannisseurs. Comme chacun le sait, le caractère d’une personne adulte dépend de l’éducation qu’il a subi lors de son enfance. C’est donc par cette éducation que le jeune Kenji est majoritairement devenu ce qu’il est aujourd’hui. Poli, respectueux, droit, loyal et doué d’abnégation mais aussi exigeant avec les autres et avec lui-même, se remettant toujours en question pour un oui ou pour un non, surtout à partir de la période ou Sin est revenu sur Spira et qu’il fit ses débuts chez les Bannisseurs, alors adolescent. Son père fut tué lors d’une bataille, mais la Félicité fut alors ramenée à l’époque par Sire Braska et ses deux gardiens devenus légendaires, Sire Auron et Sire Jecht. Le prix à payer pour la paix sur Spira. C’est bel et bien ce jour là que Kenji parvint à saisir l’importance de son futur devoir et de ses nouvelles responsabilités vis-à-vis de la famille dont il était devenu le dirigeant, et à vivre sous cette pression constante à laquelle son père avait essayé de le préparer. C’est également ce jour-là qu’il hérita de l’arme maniée par ses ancêtres : Un katana imprégné et enchanté par les cristaux de glace de la forêt de Macalania, élément qui domine cette région. Ce katana porte un nom : Murakumo, qui signifie nuage pâle. Il fut nommé ainsi par inspiration poétique : ce nom évoque les nuages blancs accompagnant les chutes de neige. L’adolescent avait atteint l’âge adulte lors du retour de Sin et du début du pèlerinage de Dame Yuna, parmi d’autres Invokeurs. L’heure n’était plus à l’apprentissage ; c’était son baptême du feu.  Après avoir fait ses preuves et montré sa détermination ainsi qu’une certaine aisance dans le rôle de meneur d’hommes, il accéda au grade de Lieutenant et placé sous le commandement du capitaine Ryujin Onigami. Ils participèrent tous deux à l’Opération Mi’hen, suivant le capitaine Lucil à la charge de front. La tristement célèbre riposte de Sin massacra la majeure partie du régiment placé sous la responsabilité de Kenji, mais ce dernier parvint à survivre assez miraculeusement, bien que marqué à vie par cette bataille, aussi bien physiquement que psychiquement : il perdit son œil droit, et se sentit responsable de la mort de ses frères d’armes. Il fut longtemps rongé par la culpabilité, se persuadant également que son père le regardait depuis l’au-delà, le visage défiguré par la honte. Comme la plupart des survivants, Kenji gagna le temple de Djose ou il se recueillit devant les statues des Grands Invokeurs après s’être fait soigner. C’est ici qu’il trouva la force de continuer son combat et qu’il retrouva le capitaine Ryujin. Impressionné par la combativité et les talents au combat de l’héritier des Yaichino, le capitaine chargea ce dernier de le protéger à travers le voyage qui les mènerait jusqu’à leur prochain objectif.  Ils décidèrent d’aller à Bevelle pour s’y poser et réfléchir à la prochaine opération, surveillant de près le cheminement des Invokeurs pour pouvoir les aider. Kenji put alors se reposer dans la capitale de Spira jusqu’à ce que les nouvelles de la mort du Maître Seymour Guado , puis de l’assaut des Guados contre le Refuge des Al’Bheds lui parvinrent aux oreilles. Comme la plupart des citoyens de Spira, le jeune homme se posait des questions sur ce qui se passait. Il perçut ensuite le mariage de Yuna et de Seymour comme un fiasco : pourquoi Yevon permettait à un Errant une telle chose, plutôt que de le renvoyer ? Yuna avait vraiment souhaité arrêter son pèlerinage ? Cela n’avait pas de sens. Et qu’elle ne fut pas sa surprise lorsqu’il aperçut, du haut du dome de Yevon, le saut de Yuna dans le vide, rattrapé dans les airs par sa fidèle chimère Valefore. C’était clair : il avait obtenu une réponse à sa question. La découverte de la supercherie orchestrée par l’Eglise de Yevon était en marche. Et au fur et à mesure que le peuple apprenait et comprenait, la haine émergea du cœur du jeune Yaichino, considérant comme un affront cette spirale de mort qu’avait créé l’Eglise de Yevon : ses frères d’armes, tous les Bannisseurs et Invokeurs donnant leur vie depuis un millénaire ne l’avaient donc fait pour rien, à cause des folles croyances des dirigeants de cette Eglise qui pensaient que la mort était véritablement la seule solution à apporter à ce monde. Kenji n’avait jamais cru à une «  trahison » de Yuna,  et se persuadait de plus en plus que la trahison venait bel et bien de Yevon, au fur et à mesure que la vérité éclatait au grand jour. Aussi choisit-il de soutenir cette dernière jusqu’au bout. Il participa au chant interprété par Spira toute entière et assista à la bataille entre Yuna et ses gardiens contre Sin au dessus de Bevelle. Il comprit qu’elle avait trouvé la solution, que son destin était en marche et qu’elle apporterait l’Eternelle Félicité à Spira. Et il eut raison. Après les grandes festivités, il retourna à sa Pagode dans la forêt de Macalania, ou lui et sa famille goûtèrent, pour la première fois de leur existence, à la tranquillité offerte par la paix. Il n’y avait plus à apprendre à vivre pour se sacrifier, il fallait désormais apprendre à vivre pour soi, et trouver un nouveau chemin pour son clan. Cette nouvelle voie lui apparut clairement quelques temps plus tard, lorsque Ryujin le contacta pour l’informer de la formation de la Ligue des Jeunes, un nouveau visage aux Bannisseurs qui œuvrerait pour le retour des machines et de la libre pensée, et également contre l’Eglise de Yevon, qui avait menti et conservé le monde entier sous son joug à grosse dose d’obscurantisme. Bien que se montrant méfiant quant à cautionner une escalade qui pourrait mener à une nouvelle guerre, Kenji fut cependant séduit par le projet de manière générale, convaincu qu’il fallait redonner à Spira son vrai visage en lui retirant son masque de mort et de désolation. C’est ainsi qu’il reprit la route et qu’il rejoignit le Q.G de la Ligue des Jeunes au Canyon des Mycorocs. Il y retrouva son supérieur, auquel il fut de nouveau assigné. Alors que Ryujin était devenu Commandant, Kenji reçut le grade de Capitaine, mais son rôle se tenait désormais plus à la protection du Commandant qu’à donner des ordres, tâche qu’il lui laissait lorsqu’ils étaient ensemble. Ils œuvrèrent donc  à travers Spira, suivant l’objectif concret établi par la Ligue des Jeunes de Nooj : rejeter l'ancien système qui avait dominé Spira durant tout un millénaire, et prôner la transparence et la liberté de penser.  S’opposer à Yevon, redécouvrir le confort apporté par les efforts des Pro-Makinas… Tout ceci plaisait à Kenji, mais il nourrissait de plus en plus la peur de voir le passé se répéter. Cette crainte fut amplifiée par l’arrivée de la menace de Vegnagun. Le chant de paix offert par Yuna aux plaines foudroyées, suivi du combat contre la machine de mort, servit de leçon à beaucoup, et Kenji n’échappait pas à la règle. Il demeurait méfiant quant aux agissements de Néo-Yevon, mais alors que les trois grands leaders des principales organisations dirigeant le monde donnèrent leur discours de paix au stade de Luca, l’héritier des Yaichino se dit qu’il fallait laisser une chance aux Néo-Yevonites de réformer l’Eglise. On ne pouvait effacer une croyance millénaire aussi facilement, et lutter contre une religion, c’était également faire preuve d’obscurantisme. Aujourd’hui, Kenji travaille toujours pour la Ligue des Jeunes, ayant trouvé sa place et sa voie depuis qu’il est devenu le garde du corps du Commandant Onigami. N’étant pas au courant de la guerre entre Cosmos et Chaos à une échelle bien plus grande que celle de Spira, il continue de s’efforcer à montrer la voie à son clan et aux plus jeunes que lui au sein de la ligue, fort de son expérience que lui a apporté la vie.

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